jeudi 25 novembre 2010

Teintures naturelles en question


L’exposition « La relève se relève » au MCTQ est prolongée jusqu’au 15 janvier. Mélanie Morin, qui y expose plusieurs pièces sur le thème du soulier, répond à nos questions au sujet des colorants naturels :

-Au CRDITM, les étudiants apprennent à travailler avec divers colorants de synthèses, adaptés tant aux textiles naturels qu’artificiels. Les œuvres que tu exposes actuellement au MCTQ arborent des couleurs profondes obtenues avec des colorants naturels. Qu’est ce que les colorants naturels ?

-C’est la matière tinctoriale contenue dans les végétaux, les sels minéraux et dans certains insectes ou mollusques, que nous utilisons pour colorer nos fibres.

-Quels sont les colorants naturels que tu as utilisés pour réaliser le livre textile « Mes premiers pas « ?

-J’ai utilisé un mélange de végétaux et de sels minéraux ; de la garance, du bois de santal et de campêche ainsi que de l’alun et du sulfate de fer. J’ai travaillé ceux-ci seuls et en les mixant entre eux pour maximiser les teintes que je pouvais obtenir avec un minimum de matières premières. J’ai aussi travaillé avec des transferts d’objets rouillés.

-Comment fais tu pour imprimer des dessins ou des motifs avec des colorants naturels ?

-Pour certains motifs, j’ai travaillé avec de la cire de soya dans laquelle j’ai gravé mes dessins et coloré ces incrustations d’un mélange liquide de sulfate de fer et de tannins.

J’ai aussi utilisé des bases d’impression de synthèse comme de la base gonflante et du GD-200.

Il y a certains tissus qui sont issus de la récupération, donc que je n’ai pas teints mais réutilisés.

-Ces colorants sont-ils vraiment moins polluants que les colorants de synthèse ?

Il est difficile de répondre à cette question, trop de facteurs entrent en jeu. On doit tenir compte de la façon dont ceux-ci sont produits ou fabriqués, du transport, de la quantité qui est utilisée et du type de colorants de synthèse. Parmi ces derniers, certains sont moins polluants que d’autres. Il faut voir également l’usage que nous en faisons et comment nous disposons de nos surplus. Il y a aussi des sels minéraux et des plantes qui peuvent être très nocives.

-Les colorants naturels ont-ils encore leur place dans l’industrie textile actuelle ?

-Je ne crois pas qu’on puisse faire de la production avec les colorants naturels. C’est un procédé plutôt long. On doit souvent faire macérer, bouillir ou préparer nos tissus avant la teinture. Il faut aussi se questionner sur l’impact qu’aurait le retour des colorants naturels dans l’industrie. Il faut cultiver les plantes, qui souvent ne donnent qu’une infime partie de colorant. Serait-il souhaitable d’utiliser le sol pour ces cultures compte tenu qu’il faut se nourrir avant tout.

-Pourquoi as-tu fait le choix des colorants naturels ?

-Les colorants naturels allaient bien dans ma démarche pour le livre. Je me questionnais sur la trace qu’on laisse derrière nous. Et il allait de soi que j’en laisse le moins possible derrière moi.

-Plusieurs de tes œuvres sont faites de végétaux cousus ensembles, et mis en volume. Comment fais-tu pour coudre des feuilles mortes à la machine sans les déchirer ?

-C’est très mystérieux, je me demande aussi comment j’ai réussi ça. Je crois qu’elles se montrent plus fragiles qu’elles le sont en réalité.

-Où peut-on apprendre à utiliser les colorants naturels ?

-Pour ma part, j’ai regardé quelques livres sur le sujet et fait de nombreuses expériences.

Merci Mélanie.

1 commentaire:

  1. i think you should participate in this Canadian juried exhibit. The theme is MINERALS. click here to get more info.
    http://sandrasstudio.blogspot.ca/2012/06/call-for-entry.html
    I was introduced to you by Andree Fredette while I was researching for pieces for a show I curated recently (tradition in transition)

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